La contribution des mulets à la Grande Guerre

Les réquisitions

Du côté français

Bien avant le début du conflit, l'armée française a sous-estimé les besoins en animaux de trait nécessaires aux transports de munitions, de ravitaillement, de courrier, etc. en cas de guerre. Aussi, lors de la mobilisation générale de 1914, l'armée française l'armée impose la réquisition d'animaux pour compléter ses besoins. Les mulets sont des équidés infatigables, endurants et ont les pieds sûrs. Grâce à ces qualités, ils sont capables de marcher sur des sentiers étroits et escarpés. Ils sont très appréciés par les équipes de montagnards. Rapidement, l'armée française reçoit de nombreuses demandes de mulets en provenance des armées engagées sur les différents fronts. Afin de faire face à ces demandes, l'armée française doit importer des mulets malgré le fait que les mulets sont plus chers que les chevaux à l’achat. Les mulets importées proviennent principalement d'Amérique du Nord et d'Amérique du Sud.

Les besoins alimentaires

Du côté français

Lorsque les mulets sont convenablement soignés et nourris, ils sont rarement malades. Aussi, leurs rations quotidiennes sont déterminées dans les manuels militaires. Chaque mulet mange les mêmes aliments que le cheval, mais, à poids égal, il n'a besoin que de la moitié. Il doit donc recevoir quotidiennement entre 4 et 5 kg d'avoine et 3,4 kg de foin pour rester en bonne condition. De plus, le mulet n’est pas très délicat et accepte du foin que le cheval refuserait. Concernant la boisson, il a besoin de 20 litres d'eau propre chaque jour.

Les soins quotidiens

Du côté français

Le mulet demande autant de soins que le cheval en ce qui concerne le pansage et le ferrage. Il faut l’étriller et le brosser tous les jours. Il faut également le rafraîchir à l'aide d'une éponge, nettoyer ses yeux, ses naseaux et ses parties périanales. Traité avec douceur, il est aussi docile que le cheval. Il résiste mieux à la chaleur que le cheval, mais il est plus sensible au froid. Il peut ainsi passer ses jours et ses nuits dehors, mais durant l’été uniquement.

Les rôles des mulets

Du côté allemand

Les Allemands ont très vite compris l'utilité des mulets dans le transport du matériel dans des zones chaotiques. Aussi, ils réquisitionnement toutes les bêtes de somme, dont les mulets, une fois la Belgique envahie. Ils transfèrent la plupart de ces animaux vers l'Alsace et dans les Vosges. Pour certains transports, les Allemands utilisent des boeufs plutôt que des mulets lorsque les chariots de munitions sont trop lourds.

Du côté américain

Lorsque les Américains débarquent en France, ils viennent avec du matériel, du ravitaillement, des soldats, des chevaux et des mulets. L'intendance américaine a déjà testé à plusieurs reprises le ravitaillement de ses soldats à l'aide de mulets en Amérique. Aussi, chaque bataillon américain possède ses propres mulets dont les soldats prennent le plus grand soin.

Du côté britannique

Les Anglais utilisent des mulets pour tirer leurs ambulances. Certains mulets équipés de bâts sont même utilisés l'évacuation des blessés. Tout au long du conflit, les Britanniques sont reconnus comme ceux prenant le plus soin de leurs montures. Ils organisent leur transport et prennent des précautions qui ramènent les pertes subies à 1 % durant les traversées de l'Angleterre vers la France.