Albert Ier
Commandant en chef de l'Armée
Albert, principe de Belgique et héritier de la couronne belge, né le 08 avril 1875 à Bruxelles en Belgique et mort le 17 février 1934 dans un accident d'escalade à Marche-les-Dames en Belgique, devient le 3e roi de Belgique le 23 décembre 1909, suite au décès de son oncle Léopold II. En 1913, alors que la tension internationale monte en Europe, le roi des Belges se rend au mois d'avril en France et au mois de novembre en Allemagne afin de rappeler à ses voisins la neutralité de la Belgique. Il les prévient également qu'en cas de violation du territoire belge, le pays se défendrait. En août 1913, il impose l'autonomie du haut commandement de l'armée et, en novembre, le service militaire obligatoire. Le 31 juillet 1914, il réclame et obtient devant le Conseil des ministres la mobilisation générale immédiate de l'Armée. Conformément au plan Schlieffen, le 04 août 1914 à 08h00, les Allemands envahissent la Belgique en violant ainsi sa neutralité. Le même jour, le roi Albert Ier prend le commandement de son armée. L'armée belge résiste à l'attaque allemande, notamment lors de combats menés par les troupes de campagnes devant les forts de Liège. L'armée belge retient ainsi 150 000 soldats ennemis, privant de la sorte le haut commandement allemand de troupes pour mener pleinement son offensive contre la France. Pendant toute la durée de la guerre, le roi refuse de suivre le gouvernement belge, qui s'est réfugié en France à Sainte-Adresse, dans la banlieue du Havre. Il établit son quartier général à La Panne, où la reine le rejoint. Il visite fréquemment le front. En tant que commandant en chef de l'armée, il estime pouvoir la diriger sous sa seule responsabilité. Charles de Broqueville n'est pas du même avis et juge qu'en tant que ministre de la Guerre, il est responsable devant le pays des actes posés par le roi. Cette différence d'interprétation engendre de fréquentes dissensions entre le chef du cabinet et l'état-major, voire le roi lui-même. Durant tout le conflit, le roi défend un statut particulier pour la Belgique vis-à-vis des Alliés. Selon lui, le Royaume de Belgique n'est pas un Allié en tant que tel, mais un État neutre secouru par ses garants à la suite de l'agression allemande. Cependant, la Belgique se doit d'être fidèle aux alliés britannique et français, qui lui portent secours. Ainsi dès 1914, le roi décide d'envoyer des troupes du Congo belge pour appuyer les Français en lutte contre les Allemands au Togo. Afin d'éviter le sacrifice inutile de ses soldats, jusqu'en 1918, il refuse de rejoindre le commandement unique interallié et de participer aux offensives meurtrières de la Somme, de Verdun et de Passchendaele. Ce n'est qu'au mois de septembre 1918, convaincu de la victoire finale des Alliés, qu'il accepte, sur l'avis de son conseiller constitutionnel et diplomatique Pierre Orts, le commandement unique interallié. Il donne donc l'ordre d'engager l'Armée belge contre l'armée allemande dans les Flandres.